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Salle de bain PMR : tout savoir sur son aménagement
Temps de lecture : 11 min
Vous avez pour projet d'aménager une salle de bain PMR mais vous ignorez les contraintes législatives associées ? Le vieillissement s'accompagnant parfois d'une perte d'autonomie et de mobilité, il est crucial de garantir l'accessibilité et le bien-être des seniors dans toutes les pièces de leur logement, et particulièrement dans leur salle de bain. Pour ce faire, la loi fixe un certain nombre de règles, faisant office d'un guide de bonnes pratiques à respecter.
Alors, qu'est-ce qu'une salle de bain PMR ? Quelles sont les normes PMR à respecter pour chaque équipement de la salle de bain ? Quelles sont les aides pour amortir le coût d'un tel projet ? Découvrez notre guide complet sur l'aménagement d'une salle de bain PMR.
Quelle est la norme PMR pour salle de bain ?
En France, 24 % de la population active âgée entre 15 et 65 ans souffre d’un handicap. La norme PMR, consacrée pour la première fois dans la loi du 11 février 2005, constitue une avancée sociale incontestable permettant de garantir une égalité d’accès entre les personnes valides et les personnes à mobilité réduite.
Si la norme PMR dispose d’un champ d’application étendu, le sujet qui nous intéresse ici concerne l’accessibilité au logement, et à la salle de bains en particulier. Facteur majeur pour améliorer la qualité de vie d’une personne à mobilité réduite, la norme PMR pour salle de bain place le confort des personnes en perte de mobilité au cœur de son dispositif.
Qui est considéré comme PMR ?
Bien que le handicap recouvre des réalités très différentes, la norme PMR vise principalement les personnes ayant des difficultés à se déplacer. Les raisons de cette perte de mobilité sont d’ailleurs variées :
- surpoids
- vieillissement
- état de cécité
- handicap temporaire ou prolongé, qu’il soit physique, visuel, auditif, moteur ou psychique
Qu'est-ce qu'une salle de bain PMR ?
La salle de bain PMR est une pièce entièrement aménagée pour renforcer le confort des personnes à mobilité réduite. À cause du risque de chutes, les personnes âgées sont particulièrement concernées par un tel aménagement.
En la matière, n’est pas une salle de bain PMR qui veut ! De nombreuses normes sont à respecter pour obtenir le statut de salle de bain PMR. L’objectif : favoriser l’accessibilité à cette pièce en la transformant en un lieu sécurisé pour les personnes handicapées et les seniors.
Comment aménager une douche pour les personnes à mobilité réduite ?
Pour respecter la loi, une douche PMR doit cocher toutes les cases en matière d’accessibilité et de sécurité.
L’idée est se placer du point de vue d’une personne en fauteuil roulant. Cette dernière doit impérativement entrer dans la douche avec aisance et circuler sans qu’un ou plusieurs obstacles ne viennent la perturber.
Dans cette optique, la personne en charge de l’aménagement de la douche PMR doit prévoir 2 types d’espace :
- un espace de rotation (aussi appelé espace de manœuvre) : rendant possible le demi-tour d’une personne handicapée avec son fauteuil roulant, cet espace doit mesurer au minimum 1,50 m de diamètre
- un espace d’usage : représentant un endroit libre situé sur le côté droit de la douche, l’espace d’usage (80 cm x 130 cm) a pour objectif d’offrir une liberté de mouvement optimale à chaque utilisateur d’une douche PMR
Aussi, afin de faciliter l'entrée dans la douche PMR, il est obligatoire de prévoir une largeur de porte de 90 cm minimum.
Le ressaut, c’est-à-dire la différence de niveau entre le sol de la salle de bain et le sol du receveur de douche, ne doit pas représenter un obstacle. Même si la loi fixe à 2 cm la hauteur maximale du ressaut, l’idéal est de le supprimer. La douche à l’italienne, très prisée par les aménageurs de salle de bain PMR, est la parfaite illustration d’une douche PMR sans ressaut.
Plus globalement, tout équipement susceptible de constituer un obstacle aux seniors ou aux personnes à mobilité réduite doit être placé à l’extérieur de la douche PMR.
Est-il possible d’installer une baignoire dans une salle de bain PMR ?
Si vous envisagez d’aménager une salle de bain PMR, la question de la possibilité d'installer une baignoire vous a certainement déjà traversé l’esprit.
Bonne nouvelle : à condition de respecter certaines normes réglementaires, il est tout à fait possible d’installer une douche, une baignoire, ou les deux si vous disposez d'un espace suffisant.
Pour garantir un accès optimal à la baignoire, vous devrez obligatoirement intégrer :
- une aire d’approche de 90 cm minimum afin de permettre à une personne à mobilité réduite d’approcher son fauteuil roulant au plus proche de la baignoire ;
- une plage de transfert de 50 cm minimum afin d’éviter les accidents ;
- une barre de maintien.
Lavabo : quelle est la réglementation PMR ?
Autre élément essentiel au bien-être et à l'hygiène de chacun, le lavabo doit faire l’objet d’une attention particulière lors de l’aménagement d’une salle de bain accessible.
Pour une personne à mobilité réduite, l’utilisation d’un lavabo classique, composé de meubles sous vasque, est source d'inconfort (absence de place pour les jambes, hauteur trop importante…).
Fort heureusement, certains équipements vendus sur le marché sont parfaitement adaptés, à l’image des lavabos équipés d’une vasque suspendue.
Obligatoirement située à 80 cm du sol, la vasque suspendue permet aux personnes en fauteuil roulant de se laver les mains en faisant face au lavabo. Pour être certain de respecter cette norme d'accessibilité, la loi fixe l'épaisseur maximale du lavabo à 13 cm.
Aussi, même si ces équipements sont facultatifs, certains modèles de lavabos PMR accueillent des poignées intégrées très utiles pour fluidifier les déplacements de l’utilisateur.
Enfin, puisque chaque détail compte pour garantir l’accessibilité d’une personne handicapée dans une salle de bain, la robinetterie du lavabo ne doit pas être laissée pour compte. Tandis qu’un robinet équipé d’un capteur infrarouge facilitera grandement le lavage des mains, le mitigeur thermostatique évitera le risque de brûlures en maintenant une température de l'eau en dessous de 38° C.
Comment aménager une salle de bain PMR avec WC ?
Les toilettes constituent un autre équipement de confort et de bien-être incontournable d’une salle de bain PMR. Une salle de bain PMR avec WC doit permettre à son utilisateur de s’approcher sans difficulté de la cuvette pour s’y installer. En la matière, la loi fixe de nombreuses conditions pour assurer l'accessibilité aux WC, dont voici quelques exemples :
- l’aménagement d’une zone libre d’au minimum 80 cm sur 130 cm d’un côté ou de l’autre du WC.
- l’installation d’une barre d’appui située à une hauteur de 70 à 80 cm du sol et disposant d’un angle de 135°
- la pose d’une cuvette de toilettes à une hauteur comprise entre 45 et 50 cm du sol
Pour respecter ces contraintes législatives, vous pouvez vous orienter vers un modèle de WC spécifique : les toilettes suspendues à cuvette rallongée.
Ce type de WC étant installé sur un bâti-support, il a la particularité de se débarrasser du superflu. Les toilettes suspendues constituent donc un réel atout lorsqu’il s’agit de créer un espace dégagé au profit des personnes à mobilité réduite.
En prime, équiper les toilettes suspendues d’une cuvette rallongée est un excellent moyen d’améliorer le confort et la sécurité des utilisateurs. En effet, en moyenne, une cuvette rallongée est 20 cm plus grande qu'une cuvette classique.
Les accessoires indispensables d'une salle de bain PMR
Loin de se contenter de renforcer l’accessibilité de la douche, des toilettes et du lavabo aux personnes en situation de handicap, la norme PMR pour salle de bain entend également limiter la survenance d'accidents.
Puisque la salle de bain est une pièce particulièrement à risque du point de vue des chutes, il est crucial d’investir dans des revêtements de sol sécurisés, et de procéder à l'aménagement de certains accessoires.
4 types de sol antidérapants adaptés aux personnes handicapées
Afin de conserver une harmonie entre votre sol de salle de bain PMR et votre décoration d’intérieur, de nombreux modèles de revêtements antidérapants existent sur le marché. Ces derniers vous offrent la possibilité de disposer d'une salle de bain moderne et sécurisée.
Le carrelage grès cérame
Régulièrement installé dans les salles de bain PMR, ce type de carrelage est fabriqué à partir de plusieurs minéraux (argile, silice, quartz). Il se décline en une variété infinie de coloris et d’effets (béton ciré, parquet massif, lisse, mat…).
Certains carrelages grès cérame étant antidérapants, ils constituent une solution idéale pour assurer la sécurité des personnes à mobilité réduite.
Côté budget, comptez entre 20 à 50 € le m² pour investir dans ce type de sol (pose non comprise).
Le parquet stratifié
À condition de vous diriger vers une solution hydrofuge, le parquet stratifié limitera à merveille les risques de déséquilibres et de chutes. 100 % étanche et doté de plusieurs couches superposées, le parquet stratifié dispose de multiples atouts charme dans une salle de bain PMR.
Les fabricants redoublent d’ailleurs d’ingéniosité pour satisfaire leurs clients. Ainsi, entre les imitations granit, pierre naturelle, carrelage ou bois exotique, les possibilités auront pour seule limite votre imagination !
Pour profiter du charme du parquet stratifié, il faudra débourser entre 25 et 50 € le m² (pose non comprise).
La moquette
Pour certains, la moquette dispose d’une réputation vieillotte peu adaptée aux tendances actuelles. Si vous ne partagez pas cet avis tranché, sachez que la moquette est un choix idéal en matière de sécurité.
Conçue à partir de matières synthétiques, la moquette prévient l’accumulation de flaques d’eau particulièrement dangereuses pour les personnes à mobilité réduite. En prime, la moquette est louée pour sa capacité à apporter un haut niveau de confort aux personnes présentant des sensibilités articulaires.
En moyenne, le coût d’une moquette se situe entre 20 et 50 € le m² (pose non comprise).
Le jonc de mer
Composé de fibres naturelles, le jonc de mer connaît un franc succès depuis plusieurs années grâce à son design attractif.
Ce type de sol est une excellente solution lors de l’aménagement d’une salle de bain PMR dans la mesure où, contrairement à certains carrelages, l’eau ne s’accumule pas sur le sol. Ainsi, les risques de chutes sont considérablement limités.
Cerise sur le gâteau : le jonc de mer isole du froid et dispose d’une excellente durée de vie.
Un peu plus abordable que les autres types de revêtements précités, le coût d’achat du jonc de mer oscille entre 15 et 40 € le m² (pose non comprise).
Les autres accessoires indispensables de la salle de bain PMR
Outre l’aménagement des équipements indispensables au confort et à l’hygiène des utilisateurs, d’autres accessoires doivent faire l’objet d’un agencement spécifique. Parmi eux, nous pouvons citer :
- le miroir : l’installation d’un miroir inclinable répond parfaitement aux spécificités de la norme PMR. À défaut, le bas du miroir doit être fixé à une hauteur de 105 cm du sol.
- l’éclairage : davantage que le type d’éclairage à proprement parler, une attention particulière doit être apportée aux interrupteurs, ces derniers devant être le plus accessible possible.
- le sol : au-delà du revêtement déjà évoqué, il est impératif de supprimer les éventuelles pentes existantes dans votre salle de bain, afin d’obtenir le sol le plus droit possible
Les aides financières disponibles pour l’aménagement d’une salle de bain PMR
Agencer une salle de bain aux contraintes de la norme PMR étant un projet coûteux, certaines aides financières mises en place par l’État vous aideront à supporter les frais.
En la matière, voici les 3 coups de pouce financiers auxquels vous pourriez prétendre :
- TVA à taux réduit : en temps normal, la TVA appliquée aux équipements sanitaires est de 20 %. Ce taux passe à 10 % en cas d’aménagement d’une salle de bain PMR.
- Subvention de 5 000 € : dispositif impulsé par Action Logement, cette aide est destinée à l’aménagement d'un revêtement de sol, des WC ou d’une douche à l’italienne.
- Crédit d’impôt : même si cet allégement fiscal ne concerne que 25 % du total des dépenses, le crédit d’impôt peut vous permettre de passer à une tranche d’imposition inférieure. Attention : ce dernier est plafonné à 5 000 € pour une personne seule et 10 000 € pour un couple soumis à une imposition conjointe.
Vous l'aurez compris : se lancer dans l'aménagement d'une salle de bain PMR chez soi est un projet qui participe au maintien à domicile des personnes âgées. Maintenant que vous connaissez les principales normes PMR pour la salle de bain, il ne reste plus qu'à vous lancer !
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