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Prix en maison de retraite : notre guide complet pour tout comprendre

Temps de lecture : 11 min

Face au manque de place dans les maisons de retraite publiques, les acteurs privés ont pris le relais pour proposer des logements aux seniors en situation de dépendance. Or, compte tenu des tarifs pratiqués, les personnes âgées les plus modestes doivent y réfléchir à deux fois avant de se lancer. Alors, quels sont les prix en maison de retraite ? Comment expliquer des tarifs si élevés ? Quelles sont les aides financières disponibles pour bénéficier d'une prise en charge ? Nous avons mené l'enquête !

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Quel est le prix mensuel moyen en maison de retraite ? 

En 2022, en moyenne, le prix d’un placement dans une chambre simple en EHPAD s’élève à 74,14 €, soit un montant mensuel de 2 224 € sur la base de 30 jours. 

Puisqu’il s’agit d’une moyenne, sachez que les prix en maison de retraite varient fortement selon votre département de résidence. Pour vous donner une idée de ces disparités, voici les tarifs les plus élevés en France : 

  • Paris : 3 915 € par mois
  • Département des Hauts-de-Seine : 3 462 € par mois 
  • Département des Yvelines : 3 069 € par mois

Vous habitez dans la Meuse, l’Aveyron ou le Finistère ? Bonne nouvelle ! Ces trois départements bénéficient des tarifs d'hébergement en maison de retraite les plus bas : 

  • Meuse : 1 842 € par mois 
  • Aveyron : 1 851 € par mois 
  • Finistère : 1 871 € par mois 

Un manque de place dans le public malgré des prix en maison de retraite avantageux

Comparativement aux établissements privés, le coût d'un placement dans une maison de retraite publique est encadré par le conseil départemental. C’est le cas des EHPAD publics, où les résidents paient 20 à 30 % de moins que leurs homologues vivant dans des structures privées. 

Malheureusement, face au vieillissement croissant de la population, les places dans le public manquent cruellement, et la frustration engendrée par les listes d’attente à rallonge fait partie du quotidien des seniors. 

Pour pallier ce manque de place dans les maisons de retraite publiques, la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) estime qu'il est crucial de créer 100 000 nouvelles chambres ou appartements privatifs tous les 15 ans. 

Toutefois, à l'heure actuelle, le nombre d'EHPAD publics est insuffisant : 611 000 places sont disponibles alors que, selon l’INSEE, le volume des personnes âgées en perte d’autonomie s’élève à 2,5 millions d’individus, et devrait atteindre la barre des 4 millions à l’horizon 2050. 

Comment expliquer les coûts si élevés des chambres privées médicalisées ? 

Le manque criant de lieux d'accueil publics pousse les seniors en perte d’autonomie à se diriger vers des offres privées, bien que les tarifs proposés soient largement supérieurs. Aux yeux des établissements d'accueil privés, ce surcoût de 20 à 30 % se justifie par plusieurs raisons : 

  • Une intégration rapide dans les lieux 
  • Des services plus complets et des logements plus confortables 
  • La présence quasi systématique d’un médecin coordinateur 
  • Une volonté d’implanter les structures d’accueil dans des zones urbaines afin de faciliter la visite des proches 

Aussi, les géants du secteur expliquent qu’ils doivent constamment s’adapter aux variations des prix de l’énergie. Par exemple, en cas de flambée des coûts du gaz et de l’électricité, la facture grimpe en flèche. 

Les coûts liés aux tâches quotidiennes (blanchisserie et repas notamment) doivent aussi être pris en considération dans la facture globale, d’autant que la majorité des établissements privés sollicitent des prestataires externes pour ce type de services. 

Le vieillissement de la population, qui a pour conséquence d’augmenter le nombre de seniors dépendants, pousse les acteurs privés à recruter des professionnels capables de proposer des prestations médicales spécifiques. Par exemple, le volume des seniors souffrant de la maladie d’Alzheimer est en progression constante, ce qui oblige les structures privées à se doter d’unités de soins spécialisées. 

Les EHPAD privés à but non lucratif : une solution idéale pour réduire le prix en maison de retraite ?  

Face au manque de place dans le public et aux tarifs prohibitifs du privé, une autre voie émerge pour accueillir les personnes âgées en perte d'autonomie : les maisons de retraite à but non lucratif. 

Pilotées par des associations laïques ou religieuses, des fondations ou encore des mutuelles, ces maisons de retraite sont encore méconnues du grand public. Pourtant, ces structures ne se comptent pas sur les doigts de la main : 2 000 organisations sont recensées en France, soit 25 % de l’offre globale.

Grâce à l’absence d’actionnaires, la facturation liée à l'hébergement des seniors est maîtrisée. Selon la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA), le prix médian en maison de retraite se situe en dessous de la barre des 2 000 euros par mois (1 964 € pour être précis), soit un tarif bien plus abordable que dans le privé (2 620 €), même s’il reste supérieur au prix moyen constaté dans le public (1 801 €). 

Autre statistique intéressante : 90 % des maisons de retraite à but non lucratif disposent des autorisations nécessaires pour accueillir les seniors bénéficiaires de l’aide sociale à l’hébergement. 

Axé sur des valeurs humanistes et familiales, l’accueil dans les maisons de retraite à but non lucratif se caractérise par la simplicité. En témoignent les mots de David Jacquet, directeur de Maison de Retraite Sélection : « Le plus souvent, les établissements privés non lucratifs se révèlent confortables mais simples : l’idée n’est pas d’offrir des prestations hôtelières luxueuses, mais de privilégier le service ».

Si vous souhaitez creuser le sujet, voici le nom des principaux acteurs actifs dans ce domaine : 

  • Mutualité Française avec 227 EHPAD
  • Fondation Partage et Vie avec 120 EHPAD 
  • Groupe SOS avec 70 EHPAD 
  • Association Arpavie avec 50 EHPAD et 77 résidences-autonomie
  • Associations religieuses variées avec 300 maisons de retraite (AGESPA, Les Petites Sœurs des Pauvres, Alliance Saint Thomas Seniors, Chemins d’espérance…).

Petites Sœurs des Pauvres : des maisons de retraite quasi gratuites aux valeurs humanistes 

À l’image des Petites Sœurs des Pauvres, certaines associations religieuses adoptent une politique très intéressante en matière de prix en maison de retraite. 

Ainsi, sœur Benoîte, en charge de la communication de l’association, explique que « chaque famille paie seulement ce qu’elle peut ». Sobrement intitulés « Ma maison », les lieux d'accueil de l’association sont implantés dans plus de 35 villes en France.

Un formidable exemple de solidarité envers les personnes âgées ! 

Quels facteurs influencent les tarifs des maisons de retraite ?

De nombreux facteurs impactent les coûts liés à la mise à disposition d'une chambre en maison de retraite. En voici les 3 principaux : 

  • Les caractéristiques du logement : plus l'habitat est spacieux et confortable, plus le prix sera élevé. En règle générale, les résidents optent pour une chambre simple ou une chambre double, selon leur budget et leur désir d’autonomie.

  • Le degré de dépendance du patient : les personnes âgées souffrant d'une perte d'autonomie sévère ont besoin d’un accompagnement plus poussé, ce qui augmente le prix en maison de retraite. C’est le cas des personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer, contraintes de se diriger vers une structure adaptée à leurs problématiques.
     
  • Le volume et la qualité des services proposés : espace Snoezelen, salle de kinésithérapie ou d’ergothérapie, salon de coiffure… certaines maisons de retraite placent le bien-être des résidents au cœur de leurs préoccupations. Sans surprise, ces prestations additionnelles augmentent les prix en maison de retraite.

Aussi, les besoins variant fortement d’une personne à une autre, certaines maisons de retraite proposent des hébergements temporaires, à un prix naturellement moins élevé que les hébergements permanents.

Cette solution répond à des besoins ponctuels, comme le départ en vacances des aidants familiaux, ou le désir exprimé par les personnes âgées de participer à certaines activités. L’accueil temporaire est également efficace pour éviter au senior de quitter son logement de manière trop brutale. 

Que couvre le prix d’une maison de retraite ? 

Pour l'établissement d'accueil, le prix en maison de retraite participe à la prise en charge de trois postes de dépenses distincts : 

  • Frais de gestion administrative : sont visés ici les rendez-vous d’admission, la création et la gestion des documents de liaison avec la famille ou encore les services comptables. 

  • Prestations hôtelières : représentant la partie la plus onéreuse d’un placement en maison de retraite, cette catégorie comprend la préparation des repas, l’hébergement, le chauffage, la fourniture du linge de maison et des produits de toilette, l’entretien des chambres et des espaces communs...

  • Animation de la vie sociale : il s’agit ici de toutes les activités et animations proposées par les professionnels. Variant fortement d’une maison de retraite à une autre, les activités visent à renforcer les liens sociaux et à stimuler la vie du groupe (spectacles, jeux de société, blind test, bingo...).

Quelles aides pour réduire le prix en maison de retraite ? 

En plus des APL (Aide Personnalisée au Logement) et des réductions d'impôts, vous pouvez prétendre à une prise en charge du prix en maison de retraite grâce à deux aides spécifiques : l'APA et la PSH. 

L'Allocation Personnalisée d'Autonomie : conditions et montants 

L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) est l’aide la plus couramment sollicitée par les seniors pour réduire le prix d’une maison de retraite. 

Quels sont les deux types d’APA en France ? 

En fonction de la situation du senior, deux formes d’APA sont disponibles : 

  • l’APA à domicile : cette aide est destinée aux seniors logeant dans leur domicile, chez des aidants familiaux, dans une résidence-autonomie, une résidence-services ou une petite unité de soins. 
  • l’APA en établissement : cette prise en charge vise les personnes âgées vivant dans un EHPAD ou une USLD (Unité de Soins de Longue Durée). 

Quelles sont les conditions pour bénéficier de l’APA établissement ? 

Pour bénéficier de l’APA établissement, vous devez respecter plusieurs conditions cumulatives, à savoir : 

  • être âgé de 60 ans minimum ; 
  • justifier d’une résidence stable et régulière sur le territoire français ; 
  • souffrir d'une perte d'autonomie suffisante (voir plus bas).

Aucune condition de revenus n’est requise pour bénéficier de l’APA. En revanche, si votre dossier est accepté, le montant alloué sera calculé en fonction de vos ressources. 

APA établissement : comment est calculé le degré de perte d’autonomie ?

Le GIR, ou groupe iso-ressources, désigne le degré de perte d’autonomie d’un senior : 

  • GIR 1-2 : perte d’autonomie importante 
  • GIR 3-4 : perte d’autonomie modérée
  • GIR 5-6 : perte d’autonomie faible ou inexistante

Le GIR est évalué au moment de votre demande d’APA auprès du conseil départemental. Afin de débloquer l’APA auprès des personnes dépendantes, une équipe médico-sociale rend visite au senior afin de le classer dans un GIR spécifique, sur la base d'une grille d'évaluation (grille AGGIR). 

Pour bénéficier de l’APA, le senior doit être classé dans les GIR 1,2,3 ou 4. En effet, les personnes évaluées GIR 5 ou 6 ne sont pas éligibles au versement de l’APA. 

Quels sont les montants maximums de l’APA en 2023 ? 

Pour répondre à l’inflation, l’État majore chaque année les plafonds de l’APA, c’est-à-dire les montants maximums susceptibles d'être versés aux allocataires. 

Au 1er janvier 2023, ces plafonds s’élèvent à : 

  • 1 914,04 € pour les personnes classées dans le GIR 1 (contre 1 807,89 € en 2022) 
  • 1 547,93 € pour les personnes classées dans le GIR 2 (contre 1 462,08 € en 2022)
  • 1 118,61 € pour les personnes classées dans le GIR 3 (contre 1 056,57 € en 2022) 
  • 746,54 € pour les personnes classées dans le GIR 4 (contre 705,13 € en 2022) 

L'Aide Sociale à l'Hébergement : une prise en charge cumulable avec l'APA 

L’ASH, autrement dit l’Aide Sociale à l’Hébergement, est un autre coup de pouce auquel vous pouvez prétendre pour limiter le prix en maison de retraite. D'ailleurs, cette aide sociale est parfaitement cumulable avec l'APA. 

Pour l’obtenir, vous devez vous retrouver dans les trois affirmations suivantes : 

  • Vous êtes âgé de 65 ans ou plus (ou 60 ans si vous faites l'objet d'une inaptitude au travail) 
  • Vous résidez en France depuis plus de 3 mois sans interruption (ou vous pouvez justifier d’un titre de séjour valide si vous êtes étranger) 
  • La somme de vos ressources est inférieure au prix en maison de retraite 

Pour avoir une chance de bénéficier de l’ASH, vous devez retirer un dossier auprès du CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) ou de votre mairie. 

Concernant le timing, il est recommandé d’effectuer votre demande d’ASH lorsque votre placement en maison de retraite est effectif. En effet, votre dossier ASH doit être déposé dans les deux mois suivant votre date d’entrée en maison de retraite. 

Pour calculer le montant de l’ASH, le conseil départemental évalue l’intégralité de vos sources de revenus, celles de votre conjoint ainsi que des personnes soumises à une obligation alimentaire : 

  • Revenus professionnels 
  • Pensions de retraite 
  • Revenus issus de placements ou du patrimoine 
  • Revenus non imposables 
  • Aides octroyées par ailleurs (AAH, APL, APA...) 

Si la somme de ces revenus est inférieure au prix exigé en maison de retraite, le département complétera le règlement via l’ASH. 

 

Envie de vous divertir après cet article sérieux sur le prix en maison de retraite ? Découvrez le film Maison de retraite, une histoire hilarante qui reste dans la thématique... mais avec humour ! 

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