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Peut-on vivre sans pancréas ? Impact et solutions médicales
Temps de lecture : 10 min
Le corps humain est une machine complexe où chaque membre dispose d'une fonction spécifique. Or, avec le vieillissement, certains organes perdent en vigueur. C'est le cas du pancréas, un organe aussi petit que fragile. Alors, en cas de maladies, peut-on vivre sans pancréas ? Ma Vie de Senior vous propose un tour d'horizon complet de la question.
- SOMMAIRE
Rôle du pancréas : est-ce que l'être l'humain peut vivre sans ?
Cancer, pancréatite... dans quels cas l’ablation du pancréas est envisagée ?
Pancréatectomie : quelles sont les interventions possibles ?
Ablation d'un pancréas malade : quelles conséquences pour les patients ?
Cancer du pancréas : une maladie de plus en plus fréquente ?
Connaître les symptômes du cancer du pancréas pour améliorer le dépistage
Rôle du pancréas : est-ce que l'être l'humain peut vivre sans ?
Le pancréas est une petite glande pesant environ 80 grammes et mesurant entre 15 et 20 cm de long. Situé derrière l’estomac, le pancréas assure deux fonctions primordiales :
- La production d’hormones dans le sang : le pancréas libère de l’insuline et du glucagon dans le sang, ce qui permet de réguler le taux de sucre et de prévenir le diabète.
- La production d’enzymes : les enzymes participent à la digestion des graisses, des protéines et du sucre.
Malgré son importance, le pancréas ne fait pas partie des organes vitaux : il est donc tout à fait possible de vivre sans pancréas.
Cancer, pancréatite... dans quels cas l’ablation du pancréas est envisagée ?
Compte tenu de sa petite taille et de son faible poids, le pancréas est un organe relativement fragile. C’est la raison pour laquelle certaines maladies peuvent le dégrader, ce qui peut déboucher sur une ablation partielle ou totale du pancréas (ou pancréatectomie) :
- Cancer du pancréas : l’ablation du pancréas est généralement envisagée en cas de tumeurs malignes, à l’image de l’adénocarcinome pancréatique (un cancer du pancréas particulièrement agressif).
- Pancréatite chronique : se matérialisant par une inflammation durable du pancréas, la pancréatite chronique est parfois soignée en retirant tout ou partie du pancréas.
- Tumeurs neuroendocrines : relativement rares, ces tumeurs ont la particularité de sécréter de l’insuline et du glucagon en trop grande quantité, ce qui peut provoquer une hypoglycémie (taux de sucre insuffisant dans le sang). Si les petites tumeurs peuvent être retirées par voie chirurgicale sans toucher au pancréas, l’ablation partielle ou totale du pancréas est parfois nécessaire.
- Traumatismes graves : accidents de la route, agressions, accidents du travail… nombreux sont les évènements qui peuvent dégrader le pancréas et rendre nécessaires une ablation partielle ou totale de cet organe.
Dans la majorité des cas, les médecins proposent d’autres traitements pour guérir les patients sans passer par la case chirurgie. Ce n’est qu’en l’absence de résultats satisfaisants que l’intervention chirurgicale est proposée.
Pancréatectomie : quelles sont les interventions possibles ?
En fonction de la taille et de la localisation des tumeurs ou des lésions constatées au niveau du pancréas, le chirurgien orientera le patient vers l’opération la plus adaptée :
- Pancréatectomie totale :
- Description : ablation du pancréas dans son intégralité.
- Maladies donnant lieu à une pancréatectomie totale : cancer avancé du pancréas ou pancréatite chronique sévère.
- Pancréatectomie partielle :
- Description : ablation partielle du pancréas (soit de la tête du pancréas, du duodénum, de la vésicule biliaire ou d’une partie de l’estomac).
- Maladies pouvant déboucher sur une ablation partielle : cancer affectant la tête du pancréas, tumeurs neuroendocrines, tumeurs du duodénum.
- Pancréatectomie distale :
- Description : ablation de la queue du pancréas et parfois d’une partie de la rate.
- Maladies associées : tumeurs neuroendocrines et tumeurs de la queue du pancréas.
- Résection centrale du pancréas :
- Description : ablation de la partie centrale du pancréas, sans toucher à la tête et à la queue du pancréas.
- Troubles associés : présence de tumeurs bénignes ou de petites tumeurs malignes situées au niveau du corps du pancréas.
En même temps que l’une de ces 4 interventions chirurgicales, une autogreffe d’îlots de Langerhans peut être pratiquée si besoin. Situés dans le pancréas, les îlots de Langerhans produisent les hormones chargées de réguler le taux de sucre dans le sang (insuline, glucagon, somatostatine…).
Avant l’ablation partielle ou totale du pancréas, le chirurgien prélève les îlots de Langerhans afin de les réinjecter à la fin de l’opération. Cette technique réduit le risque de développer un diabète.
Ablation d'un pancréas malade : quelles conséquences pour les patients ?
S’il est tout à fait possible de vivre sans pancréas, l’ablation de ce petit organe digestif emporte quelques conséquences dont il faut avoir conscience. En voici les 4 principales :
Le risque de diabète causé par l'absence d'insuline
Le pancréas est un producteur d’insuline, une hormone qui aide à réguler le taux de sucre dans le sang.
Ainsi, vivre sans pancréas (ou une partie du pancréas) accroît le risque de développer du diabète : les patients sont considérés comme insulinodépendants, ce qui signifie que ces derniers doivent prendre des médicaments. En imitant l'action naturelle du pancréas, ces médicaments apportent l'insuline manquante dans le corps.
Les problèmes digestifs liés au manque d'enzymes
Pour rappel, en plus de l’insuline, le pancréas sécrète des enzymes dont la mission est de décomposer les glucides (sucre), les protéines et les graisses pour en extraire les nutriments. Ces nutriments sont ensuite diffusés à l'ensemble du corps afin de garantir son fonctionnement optimal.
Or, en cas d’ablation partielle ou totale du pancréas, ces enzymes ne sont plus libérés de manière naturelle. Cela peut entraîner une mauvaise absorption des aliments, des diarrhées, une perte de poids rapide, voire une malnutrition.
Afin d'éviter ces complications, les médecins prescrivent généralement des médicaments enzymatiques aux patients sans pancréas. Le plus souvent sous forme de gélules, ce traitement doit être pris à chaque repas.
Absence de pancréas et risque de carences nutritionnelles
Si la prise de médicaments contre le diabète et les problèmes de digestion permettent de compenser l’activité du pancréas, il arrive que certains patients souffrent de carences alimentaires après l'opération.
Parmi les carences les plus courantes, nous pouvons citer le manque de vitamines liposolubles (présentes dans les graisses). Une telle carence peut fragiliser les os, altérer la coagulation sanguine et dégrader la vision.
Lutter contre ces carences implique de prendre des compléments alimentaires (vitamines, minéraux…).
Pancréatectomie et douleurs : un mal provisoire ?
Suite à une ablation du pancréas, certains patients peuvent ressentir des douleurs, notamment dans les régions localisées autour de la cicatrice. Selon les cas, les douleurs persistent pendant quelques jours, voire quelques semaines, mais n'ont pas vocation à durer au-delà.
Ces effets indésirables peuvent être soignés par un traitement antidouleur prescrit par l'équipe médicale.
Cancer du pancréas : une maladie de plus en plus fréquente ?
Si plusieurs maladies peuvent être à l'origine d'une ablation du pancréas, le cancer reste l'affection la plus courante en la matière. Cancer du pancréas chez la femme, multiplication des cas, espérance de vie, symptômes... voici tout ce qu'il faut savoir sur la question.
Cancer du pancréas chez la femme : un phénomène qui s’intensifie ?
Le cancer du pancréas est la maladie qui entraîne le plus grand nombre d’ablations du pancréas. Le nombre de cancers du pancréas a d’ailleurs doublé en France ces dernières décennies, les femmes étant particulièrement touchées par ce phénomène.
Selon les projections de certains spécialistes, la mortalité du cancer du pancréas chez la femme devrait même dépasser celle du cancer du sein.
Pourquoi les cancers du pancréas se multiplient en France et dans le monde ?
Les progrès de la médecine soulèvent un paradoxe : plus la recherche médicale avance, plus l’espérance de vie augmente. Or, plus les personnes décèdent à un âge avancé, plus ces dernières sont susceptibles de développer certaines maladies, dans la mesure où elles vivent plus longtemps.
L'augmentation de l'espérance de vie mondiale peut donc expliquer la recrudescence des cancers du pancréas à travers le monde. D’autant que les personnes âgées sont particulièrement vulnérables face au cancer du pancréas : l’âge moyen du diagnostic est de 70 ans chez l’homme et de 73 ans chez la femme.
L'augmentation de la proportion de femmes qui fument explique que ces dernières contractent davantage de cancer du pancréas. En effet, le tabac est l'ennemi n°1 du pancréas.
Dernière explication et non des moindres : s’il reste difficile de diagnostiquer le cancer du pancréas de manière précoce, le dépistage s’est nettement amélioré.
Espérance de vie : combien de temps peut-on vivre avec un cancer du pancréas ?
Le cancer du pancréas est l'un des cancers les plus agressifs. En effet, au début de la maladie, le patient ne souffre d'aucun symptôme particulier, ce qui empêche son diagnostic précoce.
Par conséquent, seuls 10 à 15 % des patients diagnostiqués disposent de chances de guérison. Pour les autres patients, le traitement prescrit aura pour ambition de freiner l'évolution du cancer, et non de le soigner.
Selon le Canadian Cancer Society, l'espérance de vie en cas de cancer du pancréas varie en fonction du timing de dépistage :
- Diagnostic précoce (le cancer pancréatique est localisé) : le taux de survie est de 39,4 % 5 ans après le diagnostic.
- Diagnostic tardif (le cancer du pancréas a affecté d'autres organes) : le taux de survie est de 2,9 % dans les 5 ans qui suivent le diagnostic.
Connaître les symptômes du cancer du pancréas pour améliorer le dépistage
Le cancer du pancréas est une maladie silencieuse la plupart du temps : aux premiers stades de la maladie, le patient ne ressent aucun symptôme, et n'a donc aucune raison de consulter.
L'arrivée des premiers symptômes doit donc être suivie avec attention et faire l'objet d'une consultation médicale dans les plus brefs délais. N'hésitez pas à consulter un médecin si vous souffrez de :
- jaunisse (jaunissement de la peau et des yeux) ;
- douleurs dorsales et/ou abdominales ;
- selles à la fois graisseuses, pâles et volumineuses ;
- diarrhée ou constipation ;
- urine plus foncée que d'habitude ;
- perte de poids sans raisons évidentes ;
- perte d'appétit ;
- problèmes de digestion (ballonnements, gaz...) ;
- nausées et vomissements ;
- fatigue intense ;
- démangeaisons ;
- jambes lourdes et gonflées ;
- fièvre et tremblements.
FAQ :
Peut-on vivre sans rate ?
La rate a deux fonctions principales : aider le corps à lutter contre les infections et filtrer l'oxygène contenu dans le sang pour les véhiculer dans l'ensemble du corps. À l'image du pancréas, un patient peut tout à fait vivre sans rate.
Peut-on vivre sans foie ?
Contrairement au pancréas et à la rate, le foie est un organe vital qui nous permet de digérer les aliments correctement. Seule une ablation partielle peut permettre de guérir un patient atteint d'une maladie du foie, mais en aucun cas une ablation totale.
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