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Leucopathie vasculaire et espérance de vie : que dit la science ?

Temps de lecture : 13 min

Selon une étude publiée par le site Sciences Direct, 90 % des personnes de plus de 65 ans présentent des signes de leucopathie vasculaire. Dans la majorité des cas, la leucopathie vasculaire est sans incidence sur la vie du patient. Or, la présence d'autres facteurs de risques peut aggraver la situation et entraîner des conséquences graves.  Alors, quelle est l'espérance de vie en cas de leucopathie vasculaire ? Découvrez notre guide complet sur le sujet, alimenté par des sources médicales sérieuses. 

Leucopathie
  • SOMMAIRE

Leucopathie vasculaire : de quoi parle-t-on ? 

Leucopathie et espérance de vie : que disent les scientifiques sur ce sujet ?

Comment évolue la leucoaraïose ?

Comment ralentir l’évolution de la leucopathie vasculaire (et la démence en général) ?

FAQ sur la leucopathie vasculaire : 

Leucopathie vasculaire : de quoi parle-t-on ? 

Aussi appelée leucoencéphalopathie ou leucoaraïose, la leucopathie vasculaire résulte d’un dysfonctionnement de la substance blanche du cerveau. Il ne s’agit pas d’une pathologie à proprement parler, mais d'une atteinte neurologique au niveau de la myéline. 

La myéline est une gaine qui isole et protège les neurones du cerveau. Prenant la forme d’une spirale, la myéline participe à la circulation de l’influx nerveux, lequel nous permet de traiter des informations, de les mémoriser ou encore de rester en équilibre.

Selon le docteur Ziegler, « la leucopathie vasculaire provoque une augmentation anormale de la teneur en eau de la substance blanche. »

Leucopathie et espérance de vie : que disent les scientifiques sur ce sujet ?

Espérance de vie, lien entre la leucopathie vasculaire, la démence et l'AVC... découvrez 3 études scientifiques intéressantes en la matière. 

Quelle est l'espérance de vie moyenne en cas de leucoaraïose ? 

En 2010, une étude dirigée par un neurologue italien a démontré que l’espérance de vie des patients atteints de leucopathie vasculaire modérée ou sévère est réduite de 7,4 ans par rapport aux personnes qui souffrent d’une leucoaraïose légère ou d’une absence de dysfonctionnement de la substance blanche.

En effet, si la leucopathie d'origine vasculaire progresse lentement, cette dernière augmente le risque d’être victime d’un Accident Vasculaire Cérébral (AVC) ou de développer une démence vasculaire.

Source de l’étude : Pantoni L. "Subcortical Ischemic Vascular Disease: A Comprehensive Review." Stroke. 2010.

La leucoencéphalopathie augmente-t-elle le risque de développer une démence ? 

Le lien entre la leucopathie vasculaire et la démence n’est pas automatique : autrement dit, si vous souffrez d’une altération de la substance blanche de votre cerveau, cela ne signifie pas que vous serez confronté à une démence vasculaire.

Toutefois, la leucopathie vasculaire augmente le risque de développer une démence vasculaire de manière significative, surtout lorsque la leucopathie est à un stade avancé.

Pour preuve, une étude réalisée par des neurologues canadiens et européens a mis en lumière le constat suivant : dans les 5 ans qui suivent l'apparition des premiers symptômes cognitifs, 50 % des patients atteints de leucoaraïose ont développé une démence.

Indirectement, la leucopathie vasculaire a donc un impact négatif sur l’espérance de vie : lorsqu’une démence sévère est diagnostiquée, la durée de vie moyenne des patients varie entre 3 et 5 ans suivant le diagnostic.

Source de l’étude : Wardlaw JM, Smith EE, Biessels GJ, et al. "Cerebral small vessel disease and dementia : what we know and what remains unknown." Lancet Neurology. 2013.

Leucopathie vasculaire et Accident Vasculaire Cérébral (AVC) : un lien étroit ? 

Outre la démence, la leucopathie vasculaire augmente le risque de développer un AVC, en particulier l’AVC ischémique (accident vasculaire cérébral provoqué par l’obstruction d’un vaisseau sanguin).

Une étude dirigée par le neurologue turc Mr Arsava confirme cette réalité, en exposant les faits suivants :

  • Les patients souffrant d’une leucoaraïose ont 2 à 3 fois plus de risques d’être victimes d’un AVC. 

 

  • La convalescence des personnes ayant subi un AVC des suites d’une leucopathie vasculaire est plus difficile que celle des autres patients victimes d’un AVC.

 

  • En cas d’AVC, l’espérance de vie moyenne des personnes confrontées à une leucopathie vasculaire est de 3 à 5 ans après la survenance de l’AVC. 

 

  • Un patient atteint de leucoencéphalopathie sévère et victime d’un premier AVC a plus de risque de souffrir d’un autre AVC que d’autres patients (sur une période d’un an, 10 à 15 % de ces patients sont victimes d’un nouvel AVC)

Source de l'étude : Arsava EM, et al. "Impact of Cerebral White Matter Lesions on Stroke Outcomes." Stroke. 2009.

Comment évolue la leucoaraïose ? 

Degré de gravité de la leucopathie vasculaire, durée moyenne pour passer du stade 1 (intensité légère) au stade 3 (intensité sévère)... découvrez tout ce qu'il faut savoir sur l'évolution de la leucoaraïose.

Échelle de Fazekas : observer les lésions par IRM pour comprendre la gravité de la leucopathie vasculaire

Développée par le neurologue hongrois du même nom, l’échelle de Fazekas est utilisée par les neurologues pour déterminer le degré de gravité de la leucopathie vasculaire. 

Très courante en pratique clinique, l'échelle de Fazekas comprend 4 stades, dont voici les détails :

  • Stade 0 : aucune lésion n’est présente au niveau de la substance blanche du cerveau. 
  • Stade 1 : visibles sous forme de lignes ou de points, des lésions de moins de 20 mm de diamètre sont constatées lors de l’IRM.
  • Stade 2 : à l’image du stade 1, des lésions de moins de 20 mm se forment au niveau de la substance blanche, mais en plus grande quantité. 
  • Stade 3 : le neurologue observe des lésions de taille moyenne ou critique dans le cerveau (plus de 20 mm de diamètre). 

Grâce aux techniques d'Imagerie par Résonance Magnétique (IRM), le neurologue observe la quantité et la taille des lésions, qui apparaissent sous forme de tâches blanches.

En croisant ces images avec l'échelle de Fazekas, ce spécialiste du cerveau classe le patient dans un stade spécifique, ce qui lui permet de :

  • trouver le traitement le plus adapté au patient ;
  • prédire le risque que le patient développe une démence vasculaire ou un AVC. 

Leucopathie vasculaire, échelle de Fazekas et espérance de vie

Quelle est la durée moyenne pour passer du stade 1 au stade 2 de la leucoencéphalopathie ?

Poursuivons notre tour d’horizon des études scientifiques pour comprendre l’évolution de la leucoencéphalopathie.

Une étude réalisée par des chercheurs néerlandais a suivi pendant 10 ans des patients diagnostiqués au stade 1 de la leucopathie vasculaire (lésions légères).

En moyenne, la durée pour passer du stade 1 au stade 2 (lésions modérées) est de 3 à 5 ans. Naturellement, ce délai étant une moyenne, ce dernier varie en fonction de plusieurs facteurs de risques : présence d’une hypertension, d’un diabète ou d’une démence vasculaire, hygiène de vie du patient...

Source : Prins ND, van Dijk EJ, et al. "The Longitudinal Study of Aging and the Risk of Progression of Subcortical Ischemic Vascular Disease." Stroke. 2005.

Quelle est la durée moyenne pour passer du stade 2 au stade 3 de la leucoaraïose ? 

En cas de leucopathie vasculaire, le passage du stade 2 au stade 3 a une incidence capitale sur l’espérance de vie des patients. En effet, au stade 3, les patients ont davantage de risques de développer une démence vasculaire.

Selon une étude publiée dans la revue Lancet Neurology en 2010, les patients restent 4 à 6 ans au stade 2 de la leucoaraïose avant de passer au stade 3. 

Source : Debette S, Markus HS. "The clinical importance of cerebral small vessel disease." Lancet Neurology. 2010.

Comment ralentir l’évolution de la leucopathie vasculaire (et la démence en général) ?

Nous l’avons vu : entre le stade 1 et le stade 3 de la leucopathie vasculaire, 7 à 11 années s’écoulent, soit 9 ans en moyenne. La progression de la leucoencéphalopathie est donc relativement lente.

Si le fait de souffrir de leucoaraïose n’a rien d’une situation idéale, la lenteur d’évolution de ce trouble permet :

  • aux soignants de prescrire un traitement adapté pour ralentir l’évolution de la leucopathie vasculaire ; 
  • aux patients d'apprendre à adopter une meilleure hygiène de vie. 

Quels sont les traitements contre la leucoencéphalopathie ?

À ce jour, il n’existe pas de remède miracle pour soigner la leucopathie vasculaire. Toutefois, certains traitements peuvent agir sur les facteurs aggravants de la leucopathie, afin de freiner son évolution. En voici les principaux. 

Réguler l’hypertension artérielle en cas de leucopathie vasculaire

Plusieurs études ont prouvé que la régulation de l’hypertension artérielle permettait de réduire les lésions provoquées par la leucopathie vasculaire.

Lorsque l’hypertension artérielle a favorisé l’apparition d'une leucoencéphalopathie, le neurologue pourra prescrire des médicaments antihypertenseurs.

Ces antihypertenseurs se déclinent en plusieurs traitements, chacun disposant d’effets spécifiques :

  • Les diurétiques thiazidiques, qui ciblent les reins en facilitant l’élimination du sel dans le corps. 
  • Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, qui agissent sur certaines hormones produites par le corps pour limiter la contraction des vaisseaux et diminuer la tension artérielle.
  • Les inhibiteurs calciques, qui favorisent le relâchement des artères.
  • Les bêta-bloquants, qui réduisent l’intensité de la pression sanguine dans les artères et régulent la fréquence cardiaque.

Afin de simplifier le suivi de la leucopathie vasculaire, certains patients sont invités à contrôler eux-mêmes leur tension artérielle. Pour information, une tension artérielle normale est inférieure à 14,5/9 millimètres de mercure (mmHg).

Contrôler son diabète et son cholestérol en cas de leucoaraïose

Les personnes souffrant d’un excès de sucre (diabète) ou de graisses (cholestérol) dans le sang doivent faire preuve d'une grande rigueur dans le suivi de leur traitement.

En effet, si le diabète et le cholestérol augmentent le risque de contracter une maladie cardio-vasculaire, ce risque est accru lorsque le patient montre des signes de leucopathie vasculaire en parallèle.

Le type de traitement dépend de la nature de la maladie (diabète ou cholestérol), de son intensité et de la situation médicale de chaque patient.

Cela étant dit, voici les principaux traitements utilisés pour réduire ces deux facteurs aggravants de la leucopathie vasculaire : 

  • Diabète de type 1 : prise d’insuline quotidienne et à vie
  • Diabète de type 2 : prise de médicaments antidiabétiques (metformine, sulfamides hypoglycémiants, gliflozines…)
  • Cholestérol : prise de médicaments nommés « statines » qui bloquent la production de cholestérol par le foie.

Prévenir l’apparition d’un AVC : une priorité pour les patients atteints de leucoencéphalopathie

Si la situation médicale du patient le justifie, le neurologue prescrira un traitement visant à empêcher la survenance d’un accident vasculaire cérébral.

Il peut s’agir de médicaments à base d’aspirine, du clopidogrel ou d’anticoagulants comme le rivaroxaban.

En effet, pour rappel, souffrir de leucopathie vasculaire peut tripler le risque de déclarer un AVC. À noter que ce risque augmente de 50 % chez les personnes diabétiques. 

Je suis atteint de leucopathie vasculaire : que faire pour améliorer mon espérance de vie ? 

Outre la prise de médicaments, il est courant que les patients atteints de leucoaraïose doivent modifier leurs habitudes de vie, notamment en matière d’alimentation et d’activité physique. Voici quelques conseils pour augmenter son espérance de vie si vous souffrez de leucopathie vasculaire.

Leucoaraïose et mode de vie : une relation importante pour votre espérance de vie ?

Si cela suppose de déconstruire certaines habitudes et de mettre fin à de potentielles addictions, adopter un mode de vie plus sain offre plusieurs avantages :

  • Freiner l’évolution de la leucopathie vasculaire
  • Contrôler les facteurs de risques susceptibles d’aggraver la situation : diabète, cholestérol, hypertension artérielle…
  • Limiter le risque de développer une démence ou d'être victime d'un AVC

Pour améliorer sa qualité de vie, voici quelques conseils : 

  • Adopter une alimentation équilibrée et variée, notamment à base de fruits et légumes, de céréales complètes et de poissons
  • Éviter les repas trop riches en sucres ajoutés, en graisses saturées et en sel
  • Arrêter de fumer (ou réduire sa consommation au maximum)
  • Limiter l’alcool
  • Éviter la sédentarité prolongée en pratiquant une activité physique de manière régulière (minimum 30 minutes par jour) 

Leucoencéphalopathie : 4 activités pour repousser le déclin cognitif 

Au fil du temps, les personnes âgées atteintes de leucopathie vasculaire sont de plus en plus vulnérables face au déclin cognitif (pertes de mémoire notamment).

Puisqu’il vaut mieux prévenir que guérir, voici quelques actions à mettre en place pour continuer à stimuler son cerveau... ainsi que les avantages associés !

Types d’activités

Avantages

Jeux de mémoire, de stratégie, de logique et de langage

  • Solliciter plusieurs zones du cerveau
  • Créer de nouvelles synapses (zones qui fluidifient l’échange d’informations entre les neurones)

Apprendre une nouvelle compétence : langue étrangère, instrument de musique, recette de cuisine

  • Améliorer la plasticité cérébrale (capacité de notre cerveau à s’adapter à des environnements différents)

Lire, écrire, écouter de la musique, dessiner, peindre

  • Renforcer la communication
  • Développer la créativité
  • Stimuler l’imagination

Avoir une vie sociale active

  • Solliciter plusieurs zones du cerveau 
  • Diminuer les troubles de l'humeur (stress, irritabilité, colère...)  
  • Réduire l’hypertension artérielle
  • Limiter le risque de contracter des maladies cardio-vasculaires

 

FAQ sur la leucopathie vasculaire : 

Est-ce que la leucopathie vasculaire est grave ?

Si le diagnostic est réalisé suffisamment tôt, la leucopathie vasculaire peut faire l’objet d’une prise en charge adaptée, ce qui permet de freiner l’évolution de la maladie de manière efficace. 

Cela étant dit, plus la leucoencéphalopathie s’installe, plus les lésions sont susceptibles d’entraîner des conséquences graves pour le patient : AVC, démence…

Quels sont les symptômes de la leucoaraïose ?

Dans certains cas, la leucopathie vasculaire est totalement asymptomatique. Si cette réalité constitue une bonne nouvelle à première vue (le patient n’est pas gêné dans sa vie quotidienne), elle a également tendance à retarder la réalisation du diagnostic.

D’ailleurs, en général, la leucoaraïose est détectée par hasard, lorsque le patient passe des examens pour un autre problème de santé (maux de tête, céphalées...).

Au fur et à mesure, la leucoencéphalopathie peut provoquer plusieurs symptômes, qui dépendent de chaque patient : 

  • Troubles cognitifs : difficultés à planifier et à organiser, à résoudre des problèmes simples, à se concentrer ou à mémoriser des informations. 
  • Ataxie cérébelleuse : ce nom à coucher dehors désigne des difficultés motrices, comme des troubles de l’articulation, des mouvements oculaires incontrôlés, un équilibre instable… 
  • Migraines
  • Crises d’épilepsie

Quelles sont les causes de la leucoencéphalopathie ? 

Les scientifiques peinent à comprendre les causes précises du développement de la leucopathie vasculaire.  

Pour autant, certains facteurs augmentent les risques de déclarer un tel trouble, à savoir : 

  • l’hypertension (tension trop élevée) ; 
  • l’hypotension (tension trop faible) ; 
  • le tabagisme ; 
  • les troubles métaboliques (diabète, cholestérol) ; 
  • une intoxication au monoxyde de carbone ; 
  • l’hérédité (même si les leucopathies vasculaires héréditaires sont assez rares) ; 
  • le vieillissement.

Qui consulter pour une leucopathie vasculaire ?

Vous êtes confronté à certains symptômes de la leucopathie vasculaire ? N'hésitez pas à prendre rendez-vous avec votre médecin qui vous orientera si besoin vers un neurologue. 

Pour trouver un professionnel de santé proche de chez vous, rendez-vous sur les sites Doctolib ou Ameli : ces derniers recensent un grand nombre de médecins et de neurologues partout en France.

 

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