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Retraite progressive dans la fonction publique : bonne ou mauvaise idée ?

Temps de lecture : 9 min

Selon la CNRACL (Caisse Nationale de Retraite des Agents des Collectivités Locales), moins de 1 % des fonctionnaires en âge de partir en retraite progressive optent pour ce dispositif. Pourtant, qui ne rêverait pas, quelques années avant la retraite, de réduire son temps de travail tout en conservant un salaire correct. Alors, qu’est-ce que la retraite progressive dans la fonction publique ? Quelles sont les conditions pour en bénéficier ? Quels sont les inconvénients à garder à l’esprit avant de franchir le pas ? Ma Vie de Senior vous livre toutes les clés pour assurer une gestion parfaite de votre préretraite. 

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SOMMAIRE

Retraite progressive dans la fonction publique : de quoi parle-t-on ?

Retraite progressive des fonctionnaires : quelles sont les conditions à remplir depuis la nouvelle réforme ? 

Départ en pré-retraite d'un agent public : 60 ou 62 ans ? 

Quels sont les 3 inconvénients ou pièges de la retraite progressive ?

Comment envoyer sa demande de cessation progressive d'activité ? 

Quel est le délai pour envoyer sa demande de retraite progressive ?

Le montant de la retraite progressive dépend du temps partiel accordé 

FAQ sur la retraite progressive dans la fonction publique 

Retraite progressive dans la fonction publique : de quoi parle-t-on ?

Dans la fonction publique comme dans le privé, la retraite progressive vous offre le luxe de travailler à temps partiel tout en percevant une fraction de votre retraite. 

Ce dispositif est une solution idéale pour opérer une transition en douceur vers la retraite définitive. En effet, pour certains fonctionnaires, mettre un terme à leur activité professionnelle de manière aussi brutale est difficile à vivre, notamment lorsque le travail est source d’épanouissement.

Retraite progressive des fonctionnaires : quelles sont les conditions à remplir depuis la nouvelle réforme ? 

Pour prétendre à la retraite progressive dans la fonction publique, 4 conditions doivent être réunies : 

  • Être âgé d’au moins 62 ans (ou 60 ans à partir du 1er septembre 2025*) 
  • Justifier d'une durée d'assurance de 150 trimestres ou plus (auprès d’une ou plusieurs caisses de retraite)
  • Si ce n’est pas déjà le cas, exercer sa fonction à temps partiel (la quotité de travail doit être comprise entre 50 % et 90 % d’un temps complet)
  • Ne pas exercer d’autres activités professionnelles en dehors de la fonction publique

Le temps partiel thérapeutique n’ouvre pas droit à la retraite progressive. Si cela peut paraître discriminant à première vue, les fonctionnaires en temps partiel thérapeutique perçoivent une rémunération sur la base d’un temps plein. Basculer en retraite progressive n’est donc pas pertinent d’un point de vue financier. 

*La législation a évolué sur ce point. La réforme des retraites de 2023 a relevé l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, entraînant aussi le relèvement de l’âge minimal pour accéder à la retraite progressive, de 60 à 62 ans selon l’année de naissance. Grâce à la mobilisation des syndicats, le gouvernement a finalement décidé de rétablir l’accès à la retraite progressive dès 60 ans pour tous, et ce, à compter du 1er septembre 2025.

Départ en pré-retraite d'un agent public : 60 ou 62 ans ? 

À partir du 1er septembre 2025, les fonctionnaires désireux de partir en retraite progressive devront être âgés de 60 ans, peu importe leur année de naissance.

Puisque la loi n’est pas encore effective, une question se pose : quelles sont les règles à respecter pour un fonctionnaire qui souhaite partir en retraite progressive avant le 1er septembre 2025 ? 

Réponses dans le tableau comparatif ci-dessous : 

Année de naissance du fonctionnaire de l'État 

Avant le 1er septembre 2025 : âge minimal d'ouverture de la retraite progressive

À partir du 1er septembre 2025 : âge minimal d'ouverture de la retraite progressive

Entre le 1er septembre 1961 et le 31 décembre 1961

62 ans et 3 mois

60 ans

1962

62 ans et 6 mois

60 ans

1963

62 ans et 9 mois

60 ans

1964

63 ans

60 ans

1965

63 ans et 3 mois

60 ans

1966

63 ans et 6 mois

60 ans

1967

63 ans et 9 mois

60 ans

À partir du 1er janvier 1968

64 ans

60 ans

Quels sont les 3 inconvénients ou pièges de la retraite progressive ?

La retraite progressive est une solution parfaite pour ralentir le rythme, profiter de ses proches et vaquer à ses loisirs.

En contrepartie de ce temps partiel, certaines contraintes doivent être prises en compte : 

  • La perte de revenus 
  • L'impact sur sa future retraite
  • L'accord à obtenir auprès de son administration

1. Quelle perte de revenus en cas de retraite progressive ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le départ en retraite progressive entraîne une baisse de revenus.

Quatre raisons principales expliquent cette chute du pouvoir d'achat : 

  • À l’image de la liquidation de la retraite définitive, le montant de la pension de retraite progressive équivaut à 75 % de vos 6 derniers mois de salaire. 
  • Le montant de la pension de retraite progressive se base sur le nombre de trimestres acquis au moment de votre demande, ce qui tend à minimiser la pension perçue.
  • Le salaire de référence utilisé pour calculer votre pension de retraite progressive n’inclut pas les primes.
  • En passant à temps partiel, certaines primes deviennent inaccessibles, ce qui a pour conséquence de diminuer votre rémunération.

2. Retraite progressive et cotisations : quel impact financier sur ma retraite définitive ?

Pendant la retraite progressive, les fonctionnaires continuent à cotiser pour leur retraite définitive. 

Toutefois, à cause du passage à temps partiel, le fonctionnaire en retraite progressive subit une baisse de revenus. Par ricochet, ce dernier cotise moins pour sa retraite définitive. L’impact sur le montant de la retraite finale doit donc être pris en considération. 

N’hésitez pas à prendre rendez-vous avec un conseiller retraite pour appréhender les conséquences financières de la retraite progressive sur le montant de votre future pension. 

3. Peut-on me refuser mon départ en retraite progressive ?

Dans la fonction publique, le passage à temps partiel doit être accepté par votre administration. Or, pour bénéficier d’une retraite progressive, l’une des conditions est de passer à temps partiel.

Si le dialogue avec votre hiérarchie est ouvert, n’hésitez pas à leur soumettre un projet pertinent : modalités de transmission de compétences, réorganisation des tâches de travail…

Comment envoyer sa demande de cessation progressive d'activité ? 

Pour réaliser une demande de retraite progressive, rendez-vous sur le site Info Retraite. Une fois sur le site, voici la manière de procéder :

  • Connectez-vous à votre compte retraite via FranceConnect ou vos identifiants personnels 
  • Naviguez vers la section "Demander ma retraite progressive"
  • Utilisez le service en ligne pour :
    • vérifier votre éligibilité à la retraite progressive ; 
    • compléter le formulaire personnalisé et prérempli ; 
    • déposer les justificatifs nécessaires ; 
    • suivre l'avancement de votre demande.

En réalisant votre démarche via Info retraite, vous vous simplifiez la vie : il s’agit d’une demande unique, valable auprès de tous les régimes de retraite dans lesquels vous avez cotisé.

Vous n’avez pas envie d'effectuer votre demande de retraite en ligne ? N’ayez crainte : il est tout à fait possible d’envoyer votre demande de retraite progressive par courrier.

Quel est le délai pour envoyer sa demande de retraite progressive ?

Selon la loi, il est possible d’envoyer sa demande de retraite progressive la veille de la date de départ souhaitée.

Naturellement, envoyer sa demande trop tardivement est risqué, les caisses de retraite ayant besoin de temps pour vérifier votre éligibilité, calculer votre taux de pension et débloquer les fonds.

En règle générale, il est conseillé d’envoyer votre demande 3 à 4 mois avant la date de départ souhaitée.

Vous êtes un as de l’anticipation ? Mauvaise nouvelle : si la loi ne fixe aucune limite maximum pour envoyer son dossier, elle précise qu’une demande de retraite progressive doit être réalisée au plus tôt 5 mois avant la date de départ envisagée.

Par exemple, pour un départ prévu le 1er décembre 2025, la demande ne pourra pas être transmise avant le 1er juillet 2025.

Bien entendu, si cette précision légale ne vous arrange pas, vous pouvez toujours assouvir votre sens de l’anticipation en préparant le dossier en amont. Mais n’appuyez pas sur le bouton « Envoyer » ! 

Le montant de la retraite progressive dépend du temps partiel accordé 

Pendant la retraite progressive, le montant perçu dépend du temps partiel exercé. Par exemple, si vous décidez de passer à 75 % de temps de travail, vous percevrez 25 % de votre pension de retraite.

De plus, le montant accordé dépend des droits acquis au moment de votre demande.

À noter que, pendant la durée de votre retraite progressive, vous continuez à cotiser pour votre retraite définitive.

Besoin de connaître le montant exact de votre pension avant de vous lancer ? Connectez-vous à votre compte sur le site Info Retraite et utilisez l’outil « Mon estimation retraite ».

FAQ sur la retraite progressive dans la fonction publique 

Quelle est la durée de la retraite progressive dans la fonction publique ? 

Au minimum, la durée de la retraite progressive est de 3 mois, les caisses de retraite calculant vos droits à la retraite par trimestre.

A contrario, la loi ne fixe pas de durée maximum : la retraite progressive peut donc être prolongée jusqu’à la liquidation de la retraite définitive.

Sauf exceptions, la durée maximale de la retraite progressive est de 4 ans (début de la retraite progressive à 60 ans et liquidation de la retraite à taux plein à 64 ans).

Quel est l’impact financier de la retraite progressive sur la retraite définitive ?

Un fonctionnaire en retraite progressive doit obligatoirement réduire son temps de travail. S’il continue à cotiser pour sa retraite définitive, ces cotisations sont limitées, ces dernières étant proportionnelles à son salaire.

Par conséquent, le montant de sa pension de retraite définitive sera moins élevé que s’il avait poursuivi son activité à temps plein.

Avant de s’engager dans ce dispositif de pré-retraite, il est donc crucial d’évaluer les conséquences financières exactes sur sa pension définitive, sous peine de rencontrer quelques désillusions.

Surcotiser en retraite progressive : qu’est-ce que cela signifie ? 

Pour éviter de réduire sa future pension de retraite, un fonctionnaire en retraite progressive peut décider de surcotiser.

Par exemple, si un fonctionnaire travaille à 70 %, ce dernier cotisera pour sa retraite à hauteur de 30 %.

À noter : le fonctionnaire qui décide de surcotiser doit prendre en charge la part salariale et la part patronale des cotisations manquantes, ce qui peut engendrer un coût significatif.

Est-il possible de revenir à temps plein après être passé en retraite progressive ? 

Le départ en retraite progressive n’est pas une décision irréversible. À tout moment, vous pouvez décider de repasser à temps plein, ce qui met automatiquement un terme à votre période de retraite progressive.

Attention : ce retour à temps plein n’étant pas un droit automatique, vous devez obtenir l’accord de votre administration.

En cas de refus, vous pouvez donc rester bloqué dans une retraite progressive qui n'est plus désirée. Bien que radicale, une autre option est tout de même envisageable : la démission.

A-t-on le droit de cumuler une autre activité rémunérée pendant une période de retraite provisoire ? 

Il est formellement interdit d’exercer une autre activité professionnelle rémunératrice pendant la retraite progressive.

En revanche, un fonctionnaire en pré-retraite a tout à fait le droit de s’investir dans une association en tant que bénévole.

La pension de retraite progressive est-elle recalculée au fil du temps ? 

La pension versée dans le cadre d’une pré-retraite n’est calculée qu’une seule fois par votre caisse de retraite (au moment de votre demande).

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’acquisition de nouveaux trimestres ou la hausse de votre salaire n’entraine pas une augmentation de votre pension de retraite progressive.

En revanche, valider des trimestres supplémentaires ou bénéficier d’une augmentation de votre rémunération a un impact positif sur le montant de votre pension de retraite définitive.

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