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Fiscalité d'une assurance vie après 8 ans : comment en sortir gagnant ?

Temps de lecture : 12 min

Selon une enquête réalisée par l'institut de sondage Ipsos, 3 principales raisons incitent les Français à ouvrir une assurance-vie : se constituer un capital (35 % des répondants), transmettre ce capital au moment de leur décès (33 %) et compléter leurs revenus à la retraite (22 %). Preuve de la souplesse accordée par ce placement financier, les épargnants peuvent retirer tout ou partie de leur capital en fonction de leurs besoins. Toutefois, au 8ᵉ anniversaire de l'assurance-vie, les rachats partiels ou totaux sont assortis d'avantages fiscaux séduisants.  Quelle est la fiscalité d'une assurance-vie après 8 ans ? Comment choisir le mode de taxation le plus intéressant lors d'un rachat ? Zoom sur les principales règles à connaître pour préserver son équilibre financier... exemples à l'appui !

Fiscalite-assurance-vie

SOMMAIRE

Fiscalité d'une assurance-vie après 8 ans : retirer de l'argent en payant moins d'impôts 

Abattement dépassé en cas de rachat partiel ou total d'une assurance-vie : quel est le montant de l'impôt ? 

Contourner la fiscalité de l'assurance-vie : zoom sur les 4 exonérations exceptionnelles en cas de rachat

Comment choisir entre le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) et le barème progressif de l'impôt sur le revenu ?

Combien rapporte une assurance-vie sur 8 ans ?

PFU à 33 % au lieu de 30 % : vers un alourdissement de la fiscalité de l'assurance-vie ? 

FAQ sur l’assurance-vie : 

Fiscalité d'une assurance-vie après 8 ans : retirer de l'argent en payant moins d'impôts 

En matière d'assurance-vie, franchir le cap des 8 ans revient à atteindre le niveau supérieur d’un jeu : de nouvelles options apparaissent, et la partie devient bien plus excitante.

Exonération : des abattements intéressants en cas de rachat partiel d'une assurance-vie de plus de 8 ans 

L’État a choisi de récompenser les épargnants les plus patients en mettant en place un abattement fiscal annuel lors d'un rachat :

  • 4 600 € pour une personne seule
  • 9 200 € pour un couple marié ou pacsé et disposant d'une imposition commune

Attention : cet abattement annuel ne porte pas sur le montant total retiré, mais uniquement sur la part de gains associée au retrait. Le capital versé n’est donc jamais imposé, puisqu’il a déjà été financé avec de l’argent net d’impôt.

En revanche, même si les gains retirés sont inférieurs à ces plafonds, la fiscalité applicable n’est pas nulle : le souscripteur devra tout de même s’acquitter des prélèvements sociaux obligatoires de 17,2 %.

Exemple : quelle taxation sur les plus-values pour Paul, victime d'un dégât des eaux ? 

Désireux de profiter de sa retraite et d’aider ses enfants à sa mort, Paul a ouvert une assurance-vie il y a 12 ans. Fidèle à sa routine d'épargne mensuelle, ce célibataire a versé 40 000 € de capital. Grâce aux intérêts générés, son assurance-vie est aujourd’hui évaluée à 50 000 €, soit 10 000 € de gains.

À cause de travaux réalisés au noir, Paul est dans l’obligation de payer lui-même l’énorme dégât des eaux qui a fragilisé sa résidence principale. Il décide donc de retirer 20 000 € pour payer les réparations (auprès d’une société assurée cette fois).

À première vue, en retirant 20 000 €, Paul dépasse largement l'abattement fixé pour un célibataire (4 600 €). Or, et c’est là toute la nuance, il convient de déterminer la part des gains associés à ce retrait pour savoir si Paul dépasse ce plafond

  • Avec 10 000 € gagnés pour 40 000 € de capital investi, la proportion des gains s’élève à 20 %.
  • Sur les 20 000 € débloqués, la part des gains retirée est de 4 000 € (20 % de 20 000 €).

Paul ne doit donc pas payer d’impôt sur les plus-values, puisque les gains retirés (4 000 €) sont inférieurs à l’abattement applicable à un célibataire (4 600 €).

En revanche, ce dernier devra s'acquitter des prélèvements sociaux obligatoires de 17,2 %, soit 688 € (4 000 € x 17,2 %).

Abattement dépassé en cas de rachat partiel ou total d'une assurance-vie : quel est le montant de l'impôt ? 

Lorsque l’abattement est dépassé, la fiscalité applicable au rachat dépend des deux éléments suivants :

  • La date de versement de vos primes (avant ou après 2017)
  • Le montant total placé sur votre contrat d'assurance-vie. 

Cas n°1⎮Primes versées avant 2017 : quel est le montant du prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) lors d'un rachat après 8 ans ?

Lorsque le capital a été exclusivement versé avant le 27 septembre 2017, le rachat partiel d'une assurance-vie suit les deux règles fiscales suivantes : 

  • Paiement des prélèvements sociaux de 17,2 % : ces derniers s'appliquent à l'ensemble des gains retirés par le souscripteur (voir exemple ci-dessus)
  • Choix entre les deux options fiscales suivantes :
    • Le Prélèvement Forfaitaire Libératoire (PFL) de 7,5 %,  

OU

    • Le barème progressif de l’impôt sur le revenu

Ce taux réduit de 7,5 % pour les contrats d'assurance-vie de plus de 8 ans constitue un avantage fiscal non négligeable. En témoignent les taux d'imposition applicables avant 8 ans : 

  • 35 % lors du rachat d'un contrat âgé de moins de 4 ans
  • 15 % entre 4 et 8 ans

Simulation de rachat : l'exemple de Brigitte, qui procède au déblocage de fonds sur son assurance-vie pour aider son fils 

Ni marié ni pacsé, Brigitte a ouvert une assurance-vie en 2013. Entre 2013 et 2016, cette dernière a versé 30 000 € de capital, ce qui lui a permis de générer 10 000 € de gains. Aujourd’hui, son contrat est donc valorisé à 40 000 €.

Victime d’un AVC fin 2016, Brigitte est en situation d'invalidité depuis cette date. Elle a donc été contrainte de délaisser son assurance-vie afin de payer ses soins médicaux. L’ensemble du capital a donc été épargné en 2016. 

Pour aider son fils aîné à lancer sa start-up de réparation de vélos électriques, Brigitte décide de récupérer 20 000 € sur son assurance-vie.

Calculons la fiscalité applicable au déblocage des 20 000 € sur l'assurance-vie de Brigitte : 

1⎮Part des gains dans le retrait réalisé

  • Avec 10 000 € générés pour 30 000 € investis, la part des gains associée au contrat est de 25 %.
  • Sur les 20 000 € de fonds retirés par Brigitte, 5 000 € sont des gains.

2⎮Application de l’abattement

  • En tant que célibataire, Brigitte a le droit à un abattement de 4 600 €
  • Les gains retirés étant de 5 000 €, Brigitte doit donc choisir entre le PFL ou l'impôt sur le revenu. 

3⎮Montant de l’impôt à payer 

Plutôt que le barème progressif de l'impôt sur le revenu, Brigitte préfère se tourner vers le PFL, cette option fiscale étant davantage dans son intérêt :  

  • Impôt à payer au titre des prélèvements sociaux : 17,2 % de 5 000 €, soit 860 €.
  • Impôt sur les plus-values : 7,5 % de 400 €, soit 30 €.
  • Total à payer à l'administration fiscale : 860 + 30 = 890 €.

Deux explications importantes :

  • Les prélèvements sociaux s’appliquent toujours sur la totalité des gains retirés, sans tenir compte d'aucun abattement, soit 5 000 € dans notre exemple.
  • Le PFL se base uniquement sur la part des gains qui dépasse l’abattement, ce qui représente 400 € dans le cas de Brigitte (5 000 € - 4 600 €).

Cas n°2⎮Primes versées après 2017 : quel est le taux du Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) en cas de retrait ? 

Depuis l’instauration du Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU), ou flat tax, la fiscalité en matière de rachat d'assurance-vie a été modifiée. 

Désormais, les taux dépendent du montant total placé sur le contrat :

  • Moins de 150 000 € sur l'assurance-vie :
    • 7,5 % d’impôt sur les plus-values + 17,2 % de prélèvements sociaux
    • Total du PFU : 24,7 % 
  • Plus de 150 000 € sur le contrat :
    • 12,8 % d’impôt sur les plus-values + 17,2 % de prélèvements sociaux
    • Total du PFU : 30 % 

Bonne nouvelle : dans tous les cas, à la place du PFU, le contribuable a toujours la possibilité d'être soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu si cette option est plus intéressante. 

L'exemple de Sophie, une agente immobilière soumise à deux fiscalités différentes lors du rachat partiel de son assurance-vie 

Agente immobilière, Sophie a souscrit à une assurance-vie en 2016. Elle a placé 160 000 € de fonds et, grâce aux intérêts générés, son contrat vaut aujourd’hui 180 000 €, soit 20 000 € de gains.

En spécialiste de l'immobilier, Sophie souhaite retirer 50 000 € pour acheter et rénover un petit appartement dans l'optique de le louer.

1⎮Calcul de la part de gains dans le retrait

  • Valeur totale du contrat : 180 000 €
  • Gains totaux : 20 000 € 
  • Proportion des gains : 20 000 ÷ 180 000 = 11,11 %
  • Somme des gains retirés par Sophie : 50 000 x 11,11 % = 5 555 €

2⎮Application de l’abattement

  • Abattement annuel pour une personne seule : 4 600 € 
  • Avec 5 555 € de gains, Sophie dépasse l'abattement fixé. 
  • Gains excédant l’abattement : 5 555 – 4 600 = 955 €

Ces 955 € sont donc imposables au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU). 

3⎮Application du PFU

  • Tranche de capital inférieure à 150 000 € : PFU = 24,7 % → une partie des 955 € excédant l’abattement est imposée à ce taux. 
  • Tranche de capital supérieure à 150 000 € : PFU = 30 % → le reste est imposé à ce taux.

Pour Sophie, le calcul donne un total de 244 € à payer pour le retrait de 50 000 €. Les 17,2 % de prélèvements sociaux étant déjà inclus dans le PFU, aucun calcul supplémentaire n’est nécessaire.

Contourner la fiscalité de l'assurance-vie : zoom sur les 4 exonérations exceptionnelles en cas de rachat

Afin de protéger le pouvoir d'achat des Français fragilisés financièrement par un événement exceptionnel, la loi prévoit plusieurs cas dans lesquels aucun impôt ne doit être payé lors d'un rachat : 

  • Un licenciement 
  • Une liquidation judiciaire qui provoque la cessation de l'activité non salariée 
  • La retraite anticipée 
  • L'invalidité du souscripteur ou du conjoint 

Pour bénéficier de cette exonération, il est nécessaire d'opter pour le barème progressif de l'impôt sur le revenu. À noter que cette absence de taxation ne s'applique pas aux prélèvements sociaux, qui restent dus quoi qu'il arrive. 

Comment choisir entre le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) et le barème progressif de l'impôt sur le revenu ?

Pour rappel, lors d'un retrait partiel ou total du capital d'une assurance-vie, l'épargnant a la possibilité de choisir le PFU ou l'impôt sur le revenu. 

La meilleure stratégie à adopter dépend de la situation financière de chacun. Les ménages les plus aisés se dirigent plus volontiers vers le PFU au taux fixe de 30 %, tandis que les foyers les plus modestes ont tout intérêt à opter pour l'impôt sur le revenu. 

Combien rapporte une assurance-vie sur 8 ans ?

Contrairement au livret A qui dispose d'un taux unique (1,7 %), le rendement d'une assurance-vie dépend des supports d'investissements choisis par chaque épargnant. 

Alors que les fonds euros plaisent aux épargnants les plus prudents grâce à son taux garanti, les unités de compte séduisent par leur rendement plus rémunérateur. 

Pour simplifier, voici les gains espérés par les titulaires d'une assurance-vie de plus de 8 ans en fonction du type d'investissements réalisés (pour un capital de départ de 10 000 € et aucune somme ajoutée depuis) : 

Profil d'investissement

Rendement annuel moyen estimé

Capital final estimé au bout de 8 ans

Sécurisé (100 % de fonds en euros) 

  • Risque : nul 
  • Rendement : modéré 

1,5 %

11 264,93 €

Mixte (50 % d'unités de compte et 50 % de fonds en euros) 

  • Risque : modéré 
  • Rendement : intéressant 

3 %

12 667,70 €

Risqué (majoritairement des unités de compte)

  • Risque : élevé 
  • Rendement : élevé 

5 %

14 774,55 €

PFU à 33 % au lieu de 30 % : vers un alourdissement de la fiscalité de l'assurance-vie ? 

Le 26 novembre dernier, dans un souci d'équilibrage des comptes publics, le Sénat a adopté un amendement visant à relever le taux du Prélèvement Forfaitaire Unique, lequel passerait de 30 à 33 %. 

Toutefois, pour être effective, cette mesure aurait dû être validée par le projet de loi de finances 2025, ce qui n'a pas été le cas. La raison ? Devant l'attachement des Français envers l'assurance-vie, le gouvernement et l'Assemblée nationale n'ont pas souhaité alourdir la fiscalité des ménages. 

Affaire à suivre... 

FAQ sur l’assurance-vie : 

✅ Quels sont les avantages de l’assurance-vie (avant ou après 8 ans) ?

Si conserver son assurance-vie au-delà de 8 ans présente des avantages fiscaux intéressants, ce placement financier offre une grande souplesse aux épargnants, peu importe la durée de détention du contrat. 

Voici les principaux points forts de l'assurance-vie : 

  • Épargner à son rythme : les souscripteurs ne sont pas obligés de verser des sommes de manière régulière.
  • Accéder à son argent à tout moment : les rachats partiels ou totaux sont parfaitement autorisés, peu importe l'ancienneté du contrat. 
  • Sécuriser ses investissements : les fonds en euros affichent un rendement garanti, ce qui rassure les épargnants les plus prudents. 
  • Préparer sereinement sa retraite : au moment de profiter d'un repos bien mérité, le souscripteur peut transformer son capital en rente mensuelle. 
  • Profiter d'une fiscalité avantageuse en cas de succession : l'assurance-vie est un produit d'épargne idéal pour minimiser les droits de succession au moment du décès du souscripteur. D'ailleurs, sous réserve de respecter la part réservée aux héritiers naturels, l'épargnant est libre de choisir les bénéficiaires de son choix. 

✅ Faut-il déclarer l’assurance-vie aux impôts ?

Les titulaires d'une assurance-vie ne doivent pas déclarer leur épargne à l'administration fiscale. Toutefois, en cas de retrait partiel ou total, les gains générés par le contrat sont imposables. 

Exemple :

Stéphane décide de retirer l'ensemble des fonds placés sur son assurance-vie, soit 150 000 €. Ce dernier ayant placé 120 000 € de fonds personnels, le contrat lui a rapporté 30 000 € d'intérêts. Au moment de sa déclaration de revenus, seuls les 30 000 € doivent être portés à la connaissance de l'administration fiscale. 

✅ Quels sont les frais pour clôturer une assurance-vie ?

L'absence ou la présence de frais de sortie au moment de clôturer son assurance-vie dépend de chaque compagnie d'assurance. 

Lorsque des frais de sortie s'appliquent, deux scénarios sont envisageables : 

  • Certains assureurs encouragent les souscripteurs à conserver leur contrat d’assurance-vie pendant une durée minimale, en appliquant des frais en cas de clôture anticipée.
  • Plus rarement, d'autres compagnies d'assurances appliquent des frais de sortie, peu importe l'ancienneté du contrat au moment de la clôture. Ces derniers varient entre 1 et 2 % du capital. 

✅ Les retraits partiels sont-ils payants dans une assurance-vie ? 

La liberté d'action étant l'un des principaux avantages mis en avant par les épargnants, les retraits partiels sont généralement gratuits. 

Toutefois, avant tout engagement, il est crucial de vérifier cette gratuité, dans la mesure où certains assureurs appliquent des frais de rachat. Là encore, en fonction des compagnies, deux scénarios méritent d'être mentionnés : 

  • Tous les retraits sont payants (entre 1 et 5 % du montant du rachat) 
  • Le souscripteur a le droit d'effectuer un nombre précis de retraits sans frais, et doit payer lorsque ce nombre est dépassé. 

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